Présentation
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Historique de la Station de la Baie d’Audierne
Le premier canot est livré fin 1865 et abrité provisoirement près de l’actuel square Le Duff de Mésonan dans l’ancienne soute à munition de la batterie côtière d’Audierne.
La même année, les Ponts et Chaussées terminent l’abri définitif sur le port d’Audierne près de la cale du Poul. Cet abri de 256 m² est mis à disposition de la station de sauvetage en 1866.
La proximité de la cale et la profondeur de l’eau à cet endroit permettent une mise à l’eau du canot à toute heure mais, l’abri de la cale n’étant pas dans le même axe, deux manoeuvres à angle droit sont nécessaires pour mettre le canot à l’eau.
Les 1400 mètres séparant l’abri du canot de l’entrée du port et de sa terrible barre deviennent, au fil du temps, problématiques. Dès 1925, la construction d’un nouvel abri à l’extérieur de la passe et du port est envisagée.
Après la terrible tempête du 24 août 1931 au cours de laquelle 8 marins périssent à l’entrée du port, une commission d’enquête est créée en vue d’examiner la construction d’un nouvel abri. Le site choisi est celui de Beg ar Radenec à Lervily. Mais, là aussi, en cas de tempête, la mise à l’eau serait problématique. En 1933, il est donc décidé de construire parallèlement à l’abri, une digue de 350 mètres de long.
Il faudra attendre 1939 pour que les travaux débutent. Et rapidement, la guerre vient mettre un frein à cette belle entreprise. Initiés par le SCSN ( Société Centrale de Sauvetage des Naufragés), ce sont les HSB ( Hospitaliers-Sauveteurs Bretons) qui, prenant en charge la station d’Audierne au début de l’année 1949, concrétiseront ce grand projet.
Ce n’est qu’en 1950 que la nouvelle cale de lancement et l’abri de Lervily (Esquibien) sont mis en service.
Une spécificité redoutable de l’entrée du port d’Audierne : la barre
Par vents de sud, une terrible barre se lève à partir des hauts fonds de la Gamelle, en face de l’entrée du port. Cette barre déferle à l’ouvert du chenal près du bout du môle et du phare du Raoulic, provoquant une montagne d’eau.
Elle sera, pendant un siècle, la cause essentielle des interventions des canots de la station d’Audierne, faisant de cette dernière la station qui, en France, effectuera le plus de sorties de sauvetage.
Première intervention du canot de sauvetage de la station d’Audierne, et première médaille octroyée par la SCSN
Le 15 mars 1866 à 6 heures et demi du matin, tempête du sud, pluie, mer très grosse. Le canot de sauvetage est sorti pour porter secours aux 22 chaloupes douarnenistes en danger dans la rade, le passage de la barre étant devenu presque impraticable.
Deux chaloupes plus avancées vers le port tentent la passe. L’une, la Marie, entre sans incident. Quelques heures auparavant, son patron a été enlevé par une lame à un mille et demi du môle. L’autre, la Reine, chavire et se trouve jetée par le ressac dans l’ouest du môle sur le sable.
Au moment où elle chavire sur la barre, le patron et un mousse disparaissent. Leurs corps seront retrouvés plus tard. Les cinq hommes formant le reste de l’équipage sont recueillis par les riverains.
A 10H00, une chaloupe se présente à une vitesse de 10 noeuds. Une lame brise avec force sur son arrière, la fait embarder et la jette sur le canot de sauvetage. Le choc est rude, mais celui-ci résiste et la chaloupe passe. Une seconde chaloupe, la Sainte-Hélène, suivant de très près la première, arrive à son tour. Moins heureuse, elle est prise en travers par une lame et chavire. Les sept hommes d’équipage sont jetés à la mer et roulés dans les brisants. C’est alors que les sauveteurs, sans se préoccuper de la grave avarie de leur canot et n’écoutant que leur courage, affrontent sans hésiter les brisants au milieu desquels les sept hommes se débattent contre une mort certaine. Tous sont recueillis et ramenés sains et saufs dans le port d’Audierne.
A l’occasion de ce sauvetage, une récompense extraordinaire est accordée par le Comité Central à l’équipage du canot d’Audierne, la première médaille octroyée par la SCSN. Cette médaille à l’effigie de l’impératrice Eugénie se trouve exposée au Musée Maritime du Cap Sizun à Audierne.
Depuis 1865, un millier de sauveteurs bénévoles se sont succédés à Audierne pour secourir les marins en difficulté. Quatre de leurs patrons se sont vus décerner la légion d’honneur pour leurs actes de bravoure :
- 1903 René AUTRET 233 vies sauvées
- 1929 François AUTRET 104 vies sauvées
- 1950 Raymond COUILLANDRE 66 vies sauvées
- 1957 Jean KERAVEC 97 vies sauvées
(Extraits de textes de Michel Bescou)